•  La petite barbare de Astrid Manfredi (éditions Belfond)  ; 154pages

     

    J’ai mis beaucoup de temps avant de décider de lire ce roman. Pourquoi ? Parce que l’histoire de cette petite barbare, bien trop proche d’un horrible fait divers qui m’a donné envie de vomir il y a quelques années, ne m’intéressait pas. Pire, j’avais l’impression, en le lisant, de cautionner quelque part l’attitude de cette gamine et de son gang, et de ça il n’était pas question. Et finalement, après plusieurs mois, voyant mes « amis de lecture » le faire voyager de mains en mains, j’ai fini par le demander à mon tour ….

     Une fois reçu, j’ai relu le 4eme de couverture, en reculant le moment de me lancer, et puis au bout de quelques jours j’y suis allée : je m’étais engagée à au moins essayer de lire, donc il fallait au moins essayer…

     J’ai essayé…. Et je ne l’ai plus lâché, de la 1ere à la dernière page ( 150, pas énorme non plus…), je l’ai avalé en une petite fin de soirée.

     Car ce livre est comme ça : il vous prend dès le 1er mot, la 1ere phrase, et il vous retourne jusqu’au dernier mot, jusqu’à la 154ème page. Non pas que l’on ressente une quelconque empathie avec cette petite barbare, elle qui n’en ressentait aucune, obnubilée par son corps et par l’argent qu’il lui permettait de gagner. Non ce n’est pas cela. De cette petite barbare on se moque finalement, et jamais le livre ne nous permet de nous attacher à elle ne serait-ce que quelques minutes, quelques pages. Non, ce qui compte ce n’est pas le personnage, qui pourtant s’exprime sur la mode du « je » : « je faisais ceci, je voulais cela, j’avais ceci »….

     Ce qui compte en fait dans ce livre, c’est l’écriture, le style de l’auteure. Un style unique, tellement unique que j’ai cru en fait lire un long slam , une chanson parlée ( vous savez, comme celles de ces chanteurs qu’on devrait en fait appeler parleurs, comme Grand Corps  Malade), une chanson de 150 pages , au rythme fou, aux mots qui claquent, qui jouent entre eux et se percutent, qui s’uppercutent devrais-je dire ! Quand j’ai commencé à lire, j’ai voulu prendre un stylo et un carnet, et noter quelques phrases, chose très rare me concernant, et puis plus j’avançais plus je me suis aperçue que c’est tout le livre que j’aurais dû noter, toutes ces phrases, tous ces mots ou presque…

      Avec ce livre, je peux le dire : c’est la première fois que je comprends ce que certains lecteurs expliquent, qu’on peut lire non pas pour une histoire, non pas pour un récit, mais lire pour un style d’écriture…

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 23 Janvier 2016 à 22:53
    Wouah tu m'as carrément donné envie de le lire la !
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