• Le rêve dévoré   de Jo Rouxinol ; 203 pages

     

    Une très belle découverte !

    lecture numérique !

    mon avis : 4/5  yes   cool

    ambiance : erf arf sarcastic kiss (parce qu'il y a tout cela dans ce roman)

     

    Les organisatrices du  Prix des Auteurs Inconnus nous ont proposé, en parallèle de la sélection pour le prix,  de découvrir certains auteurs dans le cadre d’un book club (réservé aux lecteurs jury). C’est dans ce cadre que j’ai pu lire ce roman de Jo Rouxinol. Un grand merci donc à nos supers organisatrices et à l’auteur qui nous ont fait confiance !

    Ici il est question de Clarisse, adolescente de 13 ans,  détectée enfant précoce, et écorchée vive, brutale dans ses paroles, sauvage, révoltée. Elle va fuguer pour fuir un quotidien imposé de collégienne qui l’ennuie profondément, de même que sa vie d’enfant de parents séparés et ballotée de l’un à l’autre.

    Voici le point de départ d’un très beau roman qui va  nous emmener de la banlieue parisienne au Portugal, en passant par l’Espagne. Un roman qui en 200 pages va évoquer plusieurs sujets forts. Celui de la pédophilie notamment, avec deux manières très différentes, voire opposées,  de  présenter le sujet (difficile d’aller plus loin dans les explications sans en dire trop sur le déroulé du récit), mais qui toutes les deux posent question.

    Un roman qui propose aussi un beau voyage dans la péninsule ibérique. Un voyage à mon goût un peu long par moment, avec un petit côté guide touristique qui lui fait , pour moi, perdre un peu de sa puissance.   

    Car de la puissance il en a ! Ses personnages principaux sont forts, tranchés, et cachent leur fragilité derrière des mots crus et des phrases courtes. Le récit est prenant, à la fois dur et subtil. Il joue sur les non-dits pour laisser planer le doute sur certains éléments de la vie de Clarisse. Il laisse aussi découvrir petit à petit celui de Tony, bien plus complexe qu’on pourrait initialement le penser.

    L’écriture est au service de cette découverte progressive, et il faut absolument passer au-delà des premières pages qui alignent les insultes et la crudité des propos (qui ne m’ont pas choquée mais pourraient rebuter certains lecteurs) pour ensuite découvrir que ce parti pris d’une part s’explique et se justifie totalement, d’autre part se fait plus discret pour laisser la place à des mots plus doux, plus mesurés, bien plus élégants, au service de l’histoire et de ce qu’on apprend des personnages.

    Seule vraie incompréhension pour moi : le choix du titre et de la couverture (que personnellement je trouve laids et peu représentatifs  du livre, mais ceci est question de goût !)

    Bref, vous l’avez compris, je vous recommande ce très beau roman, une vraie belle découverte à coté de laquelle je serais probablement passée s’il n’y avait pas eu cette proposition de book club !

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  • A(i)mer de de Odehia Nadaco ; 223 pages

    Une très belle plume noire ….pour lecteurs TRES TRES AVERTIS

     

    Une très belle plume noire ….pour lecteurs TRES TRES AVERTIS

    mon avis : 3/5 

    ambiance awwawwaww

    https://www.prixdesauteursinconnus.com/

    https://twitter.com/odehia

    https://www.facebook.com/Odehia

     

     

    lecture numérique !

    J’ai lu ce roman dans le cadre de la sélection finale pour le Prix des auteurs inconnus, catégorie Noire

    Et autant vous le dire : noir, il l’est ! Noir, violent, sauvage, brut…

    Brut c’est vraiment le mot que je retiendrai de ma lecture, à réserver ABSOLUMENT à des lecteurs avertis. J’insiste car la violence y est décrite sans filtres ni précautions, qu’elle soit physique, mentale, sexuelle. Odehia Nadaco ne fait pas dans la dentelle ni dans l’à peu près, elle est directe, sans fard aucun.

    Brut car l’auteure nous conte l’histoire de Hilton, jeune fils de très bonne famille new yorkaise qui tente de fuir des hommes lancés à sa poursuite pour une sombre histoire de vengeance et d’argent. Brut car avec lui nous allons plonger dans les bas-fonds de la ville, ses squats les plus sordides, ses lieux parmi les plus dangereux. Brut car nous allons découvrir ce que l’humain peut avoir de pire, comme dans une espèce de revue des péchés capitaux modernes : violence, drogue, manipulation, chantage, jalousie, envie, mépris et indifférence.

    Mais nous allons  aussi rencontrer l’inverse : altruisme, amitié, confiance, amour, avec quelques bulles préservées d’humanité et de douceur au milieu de ces horreurs et de cette noirceur ambiante. Des bulles que quelques personnages portent tout au long du récit : Michael l’ami sincère et bienveillant qui tente de ne pas juger ; Sara la clandestine qui cherche ce qu’il y a de meilleur malgré le sordide de sa vie ; cette petite fille qui offre son doudou en soutien (au sens propre comme au sens figuré) à un Hilton bousillé par son ancienne vie de junkie. Des bulles juste essentielles pour tenir le choc dans cette narration de l’horreur vécue comme en apnée.

    Tout ceci porté par une vraie plume, une écriture incisive, précise, qui par ses descriptions particulièrement réussie des lieux, des personnages et de leurs relations, ne nous épargne rien de la saleté, de la sauvagerie, de la brutalité de son histoire. Nous sommes avec Hil dans les rues, dans les pièces du Château, dans sa voiture ; nous vivons ses shoots de drogue, les tortures qu’il subit, les échanges glaciaux avec sa famille aussi, tout cela comme si nous y étions. Cette écriture est la force de ce roman très particulier.

    Vous l’aurez probablement compris, je suis extrêmement partagée sur ce roman. D’un côté sa noirceur totale le rend difficilement lisible et il ne peut être réservé qu’à des lecteurs qui savent dans quoi ils s’engagent ; même moi qui ai le cœur bien accroché et l’habitude des lectures violentes voire gore,  j’ai éprouvé un certain recul, voire un recul certain. De l’autre je le redis, j’ai trouvé le style de l’auteure vraiment excellent et pour moi  Odehia Nadaco  a un talent d’écriture absolument indéniable.

    Malgré ce talent,  je reste très réservée : a(i)mer va bien trop loin à mon goût, je ne me retrouve pas dans ce roman bien trop extrême pour moi, que je ne recommanderais qu’à un cercle plutôt restreint d’amateurs de livres noirs, purs et durs. J’ai toutefois découvert une auteure que je suivrai avec intérêt. Mais bien sûr ce n’est que mon humble avis !

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