• Le fauteuil de César   de Laure Lapègue,  Editions Booknseries, 253 pages  

    Une belle plume mais …pas un policier

    Une belle plume mais …pas un policier

    Mon avis après lecture : 3/5  arf

    Ambiance : arf

    Lecture numérique !

     

    J’ai lu ce roman dans le cadre de la sélection finale pour le  Prix des auteurs inconnus  catégorie Noire.

    Ici il est question de César, auteur célèbre cloué dans un fauteuil roulant depuis un accident de voiture qui s’est produit il y a quelques mois, et qui depuis, vit reclus dans une grande maison au fin fond de l’Hérault. Pour ses 39 ans, il décide d’inviter ses meilleurs amis chez lui, pour un week-end qui, de festif, va virer au règlement de compte et au drame.

    Ce roman faisait partie de mon choix final car j’étais très curieuse d’aller au-delà des premières pages lues durant la période de sélection. Je m’attendais à une belle plume et à un huis clos tendu menant à des révélations et des réactions brutales (nous sommes dans la catégorie Noire).

    Pour la plume je n’ai pas été déçue car celle de l’auteure est vraiment très agréable : les mots sont précis, les phrases coulent avec simplicité et justesse, et tout est au service du récit, que j’ai pris un réel plaisir à lire. Laure Lapègue n’est peut-être pas encore tout à fait une très grand écrivain, mais franchement son style sans fioriture et maitrisé m’a plu, et m’a embarquée.

    Le huis clos on l’a aussi, le récit se déroulant dans un lieu unique, la maison et ses alentours très proches, voire parfois dans une pièce unique, la grande chambre dans laquelle les amis de César vont tous dormir.

    Pour ce qui est des révélations, il y en a aussi quelques-unes au fil de l’histoire. Mais cela reste tout même très gentillet, même si bien amené. Très gentillet car tout se focalise en fait  sur les relations entre les différents personnages, leurs histoires respectives, leurs liens, et surtout leurs amours et désamours. Une façon d’approcher le sujet en mode « livre de potes » plutôt que policier. Encore une fois, c’est bien écrit, bien décrit, mais sans répondre à ce que j’attendais.

    Quant aux réactions brutales, et au « huis clos à suspense qui flirte avec le thriller » (comme nous le promet la 4eme de couverture), et bien je les cherche encore ! Oui il y a une disparition, oui un des personnages a vécu un drame, mais tout ça est amené tellement vite, et surtout réglé tellement vite que je suis véritablement restée sur ma faim. Nous sommes tout de même ici, de mon point de vue,  dans le niveau proche de 0 concernant l’enquête qui se déroule en quelques pages à peine, quand le roman en compte plus de 200. Pour moi, il y a donc limite tromperie sur la marchandise !

    Clairement, ce livre ne correspond pas à ce que j’entends derrière les termes de policier, polar ou roman noir, et à ce que j’en attends. C’est plus, à mon sens, une histoire qui se situe entre « Peter’s friend » et « Les petits mouchoirs » avec un soupçon d’énigmes, et c’est en cela que je suis déçue. D’autant plus déçue  que, je le redis, j’ai apprécié le style de l’auteure, et que ce roman aurait pu (dû ?) entrer dans une autre catégorie, ce qui aurait totalement effacé ce sentiment. Mais ce n’est que mon humble avis !

     

    Pour en savoir plus !

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  • Qui a tué l’homme homard ?    de J M Erre,  Editions Buchet Chastel , 368 pages   

    Morte…de rire avec ce policier déjanté !

    Mon avis : 5/5 cool cool

    Ambiance : money  oh

     

    Ici il est question d’un meurtre horrible avec découpage de corps, d’anciens pensionnaires d’un cirque de monstres, d’un gendarme ni alcoolique ni dépressif ni moche ni beau, et d’une enquêtrice amateur qui passe tout son temps avec le majeur dressé et des « ffffffffffffffffchhhhhhhier » à la bouche, quand elle ne bave pas. Tout ceci dans un délicieux petit village lozérien aux habitants plus accueillants (ou pas…) les uns que les autres.

    Ça donne envie non ? En tout cas moi qui aime de temps en temps sortir des sentiers battus - et des brumes nordiques ou villes américaines-  du polar cela m’a donné envie …d’autant plus que l’auteur n’est autre que JM Erre, un de mes chouchous !

    Et j’ai vraiment bien fait d’en sortir (des sentiers battus, il faut suivre …) car l’auteur nous propose un de ses meilleurs romans, le meilleur peut-être  (et venant de moi, qui suis fan totale de cette plume là, ce n’est pas peu dire) !

    En 368 pages, il réussit en effet l’exploit de dynamiter le genre tout en en respectant  les attendus !

     Les meurtres sont là, odieux : on s’en prend à des malades, des personnes âgées. Ils sont sanglants aussi avec  tronçonnages  joyeux et giclures de sang à gogo. Mais les victimes sont tellement mauvaises que finalement elles ne manquent à personne et que limite tout le monde se félicite de leur transformation en viande froide morcelée façon bœuf bourguignon.

      Les enquêteurs sont bien présents. Eux, toutefois, sont désespérément normaux, limite ennuyeux, d’où le renfort assuré par la narratrice de l’histoire, qui se décrète d’office adjointe et va nous conter à sa manière la déroulé de l’enquête. A sa manière car non seulement c’est une amatrice, mais surtout elle est tétraplégique, dotée d’un fauteuil roulant high tech (vitesse de pointe 25km/h tout de même !) et d’un ordinateur lui permettant de communiquer en mode personnalités multiples.

    Quant aux suspects ils sont pléthores et tout aussi …particuliers les uns que les autres ; d’ailleurs tout le monde finit par être suspect à un moment où à un autre, y compris Babiloune le pauvre stagiaire gendarme, c’est pour dire (comment diable peut-on considérer comme suspect potentiel un pauvre gars affublé d’un patronyme pareil, mais attention on ne sait jamais…) !  

    Le récit est lui tortueux et « chausse trappé » (quoi, pourquoi je n’aurais pas le droit moi aussi d’inventer des expressions !)  comme il se doit, avec des rebondissements en veux-tu en voilà, des fausses pistes plus vraies que nature, des cascades, des mises en danger, des découvertes et roulements de tambour à la pelle.

    Un policier donc. Mais à la mode Jean Marcel (oui Jean Marcel, pas Jean Marc ni Jean Michel ni Jean Maurice non plus), totalement barré, déjanté, frapadingue, qui vous fera pleurer de rire, si vous avez la jauge « humour » relevée au maximum bien sûr, sinon passez votre chemin malheureux, vous pourriez n’y rien comprendre !

    Et un policier rudement bien écrit, par-dessus le marché ! Comme d’habitude JM joue avec les mots, les expressions, les phrases (sujet verbe complément avec ou sans conjonction de coordination, nous avons là un auteur qui est aussi professeur de français) avec une facilité déconcertante. Il tord, détourne, joue avec la langue française pour nous proposer un style d’écriture qui n’appartient qu’à lui, une plume absolument jubilatoire que personnellement j’adore !

    Si j’osais –allez, j’ose-  je dirais que J’M Erre (je sais c’est nul, franchement pas au niveau du tout coté jeux de mots) et que tant qu’il nous écrira des romans pareils je redoublerai avec bonheur ! Et bien sûr je vous recommande ce roman, que dis-je,  je vous le recommande chaudement… Alors vous savez ce qui vous reste à faire : courir chez votre libraire préféré et acheter cette pépite, vos zygomatiques et la langue française vous remercieront !

     

    En bonus, un extrait de l’émission La Grande Librairie avec la participation de l’auteur

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  • Radeon   de Franck Dive,   Éditions Scrineo, 480 pages  

     

    Un excellent Young Adult !

    Mon avis après lecture : 4/5 money

    Ambiance : shocked

     

    Tout d’abord merci à Babelio et aux éditions Scrineo qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur !

    Ici il est question d’Amayaz, un jeune Bédouin survivant sur la face toujours ensoleillée d’une Terre dévastée par un cataclysme, et de la relation symbiotique qu’il entretient avec la lionne Sambaa. Cette symbiose l’aide à chasser et donc à survivre, mais elle  intrigue et intéresse aussi fortement les Chabs, peuple qui, lui, survit  sur la face éternellement obscure de la planète.  Des Chabs bien plus évolués technologiquement que les Bédouins, grâce au Radeon, minerai dont ils sont extrêmement dépendants. Amayaz va vouloir protéger Sambaa et les siens, et va découvrir un mode de vie totalement nouveau pour lui.

    Encore un Young Adult post-apocalyptique me direz-vous ! Et vous aurez raison, nous sommes bien dans cette catégorie, dont on retrouve tous les  codes : les héros sont des adolescents, ils doivent se battre pour sauver leur vie, et ce dans un environnement dévasté et violent. Mais un YA que j’ai trouvé plutôt réussi, voire très réussi !

    L’écriture est fluide, très agréable à lire,  elle participe  à donner un rythme rapide au récit et se met au service des rebondissements.

    Les personnages principaux sont sympathiques et donnent envie de les suive ; certes ils pourraient être un peu plus complexes mais ne tombent pas non plus trop dans la facilité ni la mièvrerie souvent très présentes dans le YA. Le reproche que je pourrais faire est le côté trop caricatural des personnages négatifs, qui auraient mérité un peu plus de finesse (vous le savez, j’aime les « méchants » intéressants et là je suis restée un peu sur ma faim).  

    Concernant l’histoire j’ai lu le roman d’une traite, quasiment sans m’arrêter, signe que l’auteur a parfaitement réussi  à m’embarquer avec lui auprès d’Amayaz, dans sa course poursuite pour la survie, entre la chaleur extrême de son lieu de vie , le froid mortel des villes des cités Chabs et la dangerosité de la zone « entre deux mondes ».

    Beaucoup de questions me sont d’ailleurs venues durant ma lecture auxquelles j’aimerais que l’auteur réponde dans un prequel (pourquoi la Terre a-t-elle arrêté de tourner ? d’où viennent les animaux étranges qui peuplent l’entre deux monde ? quand le Radeon a-t-il été découvert ? etc.), signe que j’ai vraiment accroché à l’univers proposé !

    Vous l’avez compris, j’ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre particulièrement efficace,  qui pour moi répond à 100% à ce qu’on attend de lui. Je vous le recommande donc si vous aimez le genre !  

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  • Claustration  de Salvatore Minni,  Editions Nouvelles Plumes, 224 pages

    De très bonnes idées mais pas totalement abouti !

     

    De très bonnes idées mais pas totalement abouti !

    Mon avis après lecture : 2,5/5  ouch

    Ambiance : shocked  ouch

     

    Lecture numérique !

    J’ai lu ce roman dans le cadre de la sélection finale pour le Prix des auteurs inconnus, catégorie Noire.

    Ici il est question de Clara, de Charles et de  Mr Concerto. Leur point commun ? Être tous 3 enfermés entre 4 murs, pour des raisons différentes : Clara a été enlevée et est maintenue prisonnière dans des conditions terribles, Charles  vit caché dans sa cave pour échapper à on ne sait trop quoi (au début bien sûr !), et  monsieur Concerto a été interné sur demande de sa femme qui craignait pour sa vie. Nous allons suivre leurs histoires respectives et comprendre petit à petit ce qui les lie au-delà de leur enfermement.

    Je suis très partagée sur ce livre qui pour moi présente des aspects plutôt positifs et d’autres bien plus critiquables.

     Le récit m’a paru intéressant avec une alternance entre les personnages principaux dont les histoires posent question : qui a enlevé Clara ? Pourquoi Charles et son épouse semblent terrifiés par le fait qu’on le découvre ? Pour quelles raisons Mr Concerto est-il interné ?  J’ai vraiment eu envie d’obtenir des réponses et en cela l’auteur a réussi à m’accrocher.

    Par contre les personnages secondaires (il y en a quelques un : Françoise l’amie de Clara, Rose la femme de Charles, …) m’ont très vite agacée par leur manque de complexité et l’incohérence de certains de leurs actes, ils auraient pour moi franchement mérité soit de voir leur personnalité étoffée, soit …d’être purement et simplement supprimés (Françoise notamment m’a faite soupirer à plusieurs reprises !). Cette absence de profondeur était peut-être un choix de l’auteur, en lien direct avec la trame du livre et son dénouement (impossible d’en dire plus sans spoiler !), mais cela m’a réellement dérangée et a nui à mon plaisir de lecture.

    L’écriture m’a elle  par moment posé de réels soucis :   certains moments sont très joliment et plutôt finement décrits, mais (et c’est un gros mais !)  il y a clairement un problème de choix dans les temps utilisés et on passe sans arrêt de manière très maladroite (et à mauvais escient selon moi) de l’imparfait au passé simple, voire au subjonctif. Cela rend la lecture particulièrement pénible et lassante, à la limite du drôle par moment (je me suis surprise à attendre le prochaine « eût » ou eut »  et à me demander si je n’allais pas finir par les comptabiliser). Sans parler du nombre récurrent de fautes d’orthographe (là c’est franchement limite !).

    Bref, au terme de ma lecture j’éprouve un vrai sentiment d’inachevé, voire de frustration : avec son roman Salvatore Minni tenait, il me semble, quelque chose de réellement intéressant et intrigant. Mais il aurait fallu pousser plus loin ses personnages -notamment les secondaires-   les étoffer, parfaire leurs rôles respectifs.  Surtout il aurait fallu relire et corriger les fautes et être plus attentif à l’utilisation des temps de conjugaison. Mais bien sûr ce n’est que mon humble avis !   

     Pour plus d'informations :

    site de l'auteur

    sa page facebook

    le site du Prix des auteurs inconnus

     

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