• Guide de survie en milieu post apocalyptique …

    Celle qui a tous les dons  de MR Carey (éditions L’Atalante) ; 448 pages

    Guide de survie en milieu post apocalyptique …

    Ce roman nous conte l’histoire de Mélanie, petite fille anglaise d’une dizaine d’année, enfermée avec quelques autres enfants  dans un centre militaire dédié à la recherche. Mélanie est intelligente, curieuse, attentive,  elle aime certains de ses professeurs et d’autres pas du tout. Comme tous les enfants … si ce n’est que Mélanie n’est pas tout à fait une enfant comme les autres …

     Il est particulièrement efficace, fluide, cadencé, un vrai « page turner » auquel il ne faudrait pas modifier grand-chose pour en faire un très bon scenario. On est rapidement happé par le livre, qu’il est impossible de quitter avant la dernière page, d’autant plus que le style d’écriture est agréable et précis.  La description des villes notamment est frappante, leur lente destruction, leur abandon, leur silence et leur vide apparent, dont on sent qu’ils cachent d’immenses dangers. Celle des odeurs aussi -de détergents, de mort, de pourriture, …-  sur lesquelles l’auteur insiste, des odeurs prégnantes, omniprésentes,  qui agressent car jamais subtiles,  et qui traduisent mieux que tout le reste encore  la désintégration progressive de ce monde qui devient petit à petit inhumain. L’auteur est d’ailleurs  très à l’aise avec ces descriptions post catastrophe, il semble réellement dans son élément (comme peut l’être un auteur de polar avec ses personnages de tueurs).

    Le récit, lui, est prenant et cohérent de la première à la dernière page,  sans aucun temps mort ni moment durant lequel il serait possible de respirer un minimum ; la tension est toujours là, comme dans les meilleurs épisodes de The Walking dead . Mais il n’est pas uniquement question de survie, on y parle aussi recherche, volonté de comprendre le pourquoi de tout cela, et solutions : comment vaincre cette catastrophe, soigner les humains, les protéger définitivement. Sont aussi évoqués les rapports à l’autre, que cet autre soit humain ou pas, et à la vie.

    Le seul défaut du roman (à mon gout)  concernent les personnages , qui s’ils sont intéressants, n’en demeurent pas moins profondément stéréotypés : le militaire à la « GI Joe » mais dans le fond tout de même avec un cœur ; la professeur pleine de bons sentiments mais qui fera tout pour sauver sa protégée ; la scientifique froide qui ne pense que dissection, recherche, « bien du plus grand nombre » aux dépens de l’éthique s’il le faut  ; le « bleu », jeune soldat, courageux mais franchement pas très futé; la petite fille, un génie capable à la fois de tuer et d’aimer, et qui à 10 ans comprend parfaitement ce que lui explique en quelques mots une chercheuse renommée.  Certes, cela permet de se concentrer sur l’histoire, mais un peu plus de subtilité n’aurait pas nui, je pense, au rythme global.

    La fin quant à elle, peut laisser songeur quant aux  notions même de survie, d’évolution et d’Humanité : est-on encore un humain quand on accepte tout pour survivre ?

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