• Central Park  de Guillaume Musso (Éditions X0) ; 448 pages

    Si vous êtes fan de Musso ne lisez pas cette chronique !

    Il m’arrive de temps en temps d’avoir envie de lire du « jetable » : un roman vraiment facile, vite lu, qui me fait passer un peu de bon temps, et que j’oublierai très vite. Et je trouve Guillaume Musso vraiment fait pour ces moments là, avec ses romans simples, pas trop mal écrits, qui tiennent à peu près la route et vous permettent quelques heures de lecture délassante sans aucune prise de tête. Central Park est le 3eme ou 4eme livre de lui que je lis (et je vous avoue que à part « la fille de papier », j’ai totalement oublié titres et histoires !), mais là Musso m’a déçue, alors même que pourtant, je n’attends pas beaucoup de ses livres.

    Le pitch de départ est intéressant (2 personnes qui se retrouvent menottées ensemble sans se connaitre), la visite de New York somme toute agréable. Mais après…

    Le récit m’a paru très vite tellement  abracadabrantesque  qu’il a perdu tout intérêt : comment croire une minute qu’une femme flic présentée comme plutôt aguerrie puisse se laisser ainsi embarquer dans une histoire pareille ? On se doute bien dès les premières pages qu’il y a un « loup » quelque part ! Quant au final  choisi par l’auteur pour expliquer à la fois le comportement de ses personnages et les différents rebondissements, il  m’a semblé à la fois tellement tarabiscoté et soudain  ( bon sang mais c’est bien sûr !) que j’en ai soupiré : oui je voulais lire un roman facile, sans prise de tête, mais là tout de même il ne faut pas exagérer, j’attends un minimum de recherche et une fin qui ne tombe pas comme ça d’un coup avec un twist qui permet de s’en sortir « d’un seul coup d’un seul ».  

     Les personnages, on en parle ? Ils ont tellement souffert (et moi avec !) que non il ne vaut mieux pas, car là encore vous m’entendriez (façon de parler) soupirer sur leur manque de profondeur réelle.

     Le style ? efficace, calibré, mais à part ça ...

    Bref vous l’avez compris, ce livre n’était pas du tout pour moi, et j’aurais mieux fait de m’abstenir de l’emprunter, si ce n’est à but touristique, car je le dis, j’ai fait une agréable balade dans les rues et les quartiers de Big Apple ! Mais bien sûr, il ne s’agit là que de mon humble avis !

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  • Je sais pas  de Barbara Abel  (Éditions Belfond) ; 304pages

    Lecture numérique (édition non corrigée)  !

    Merci aux éditions Belfond et à Netgalley qui m’ont offert l’opportunité de lire ce roman en avant première.

    Je sais pas est le premier roman de cette auteure que je lis, j’ai donc découvert les 2 en même temps. Et ce fut un vrai coup de cœur : je l’ai tout simplement dévoré en quelques heures, happée par l’histoire, les personnages, l’ambiance de ce thriller qui vous embarque et vous fait douter de la première à la dernière ligne.

    Au départ tout parait simple et somme toute très classique : une sortie scolaire, une petite fille qui disparait.

    Mais peu à peu, chaque personnage se découvre, avec ses failles, ses faiblesses, ses douleurs, ses noirceurs. Emma est-elle une enfant de « conte de fée » : blonde, belle, douce, intelligente, ou bien autre chose, une fillette énigmatique, sans empathie et qui met tout le monde mal à l’aise ? Son père est-il un professeur un peu guindé mais sérieux et aimant, ou bien un homme à la personnalité psychorigide qui le pousse à prendre des décisions froides et inhumaines ? Étienne est-il un ancien voyou assagi devenu un cuisinier reconnu ou bien un homme violent  capable des pires excès ?

    Le récit va nous les dévoiler petit à petit, brique par brique, avec un sens totalement maitrisé du tempo et une cohérence d’ensemble parfaite. Barbara Abel s’amuse à nous faire tomber de fausse piste en fausse piste, de chausse trappe en chausse trappe ; elle lézarde lentement mais surement nos certitudes, en jouant avec les indices qu’elle parsème au long des chapitres. Elle nous fait vivre aussi comme si on y était la lutte de Mylène pour sa survie, avec un sens aigu du détail.

    Le style d’écriture est fluide, très agréable, le vocabulaire simple mais maitrisé et rarement répétitif (ce que je reproche parfois aux écrivains qui privilégient le rythme aux dépens de la langue). Tous deux nous aident à entrer très vite dans le roman et à ne plus le lâcher.

    Avec ce roman,  j’ai le sentiment que Barbara Abel a joué avec moi et de moi, de mes a priori et réflexes de lectrice habituée aux thrillers policiers, pour me mener très exactement là où elle voulait, en me faisant douter, en me faisant croire tout au long du livre que c’était bon, cette fois  j’avais compris… Pour finalement  me rendre compte que non, je n’avais pas tout compris, que j’étais bel et bien tombée dans son piège, que moi non plus je sais pas …  Un vrai tour de force que je ne peux que saluer !

    Vous l’avez compris, je vous recommande vivement ce roman, que je vous incite à lire vite, très vite !

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  • La rage   de Zygmunt Miloszewski (Editions Fleuve Noir) ; 552 pages

    un 3em roman qui m'a laissée sur ma faim ....

    Lecture numérique !

    Je tiens tout d’abord à remercier les Editions Fleuve Noir et Netgalley pour m’avoir permise de découvrir ce livre en avant première !

    Tiens, cet auteur me dit quelque chose, allez vous dire …et c’est normal car c’est le 3eme de ses romans que je lis et chronique ! Mais là je ne vais pas vous faire le coup du policier venu de loin (la Pologne) pour nous surprendre, nous retourner et nous emballer ! Non, je ne ferai pas cela, car contrairement à ses 2 premiers romans que j’avais adorés, celui-ci ne m’a pas plu.  Et j’en suis vraiment  la première déçue !

    Pourtant on y retrouve bien ce procureur revenu de tout, qui continue sa carrière dans une nouvelle ville de province polonaise tout en reconstruisant sa vie privée, avec une nouvelle compagne,  et sa fille venue vivre avec eux.  Mais un procureur qui a perdu l’humour noir qui faisait sa force et permettait d’aller au-delà de ce détachement et de cet ennui qu’il semble toujours et encore trainer au quotidien. Un personnage principal qui perd donc de son piquant pour devenir un héros classique comme on en lit beaucoup.  Le récit en devient gris et terne, comme cette ville dans laquelle il ne se passe pas grand-chose –semble-t-il- avant la découverte du cadavre qui va lancer l’enquête.

    Alors certes il y a bien une enquête, avec ses avancées, ses fausses pistes, ses coupables potentiels. Mais une enquête au fond sans surprise tant l’auteur insiste dès les premiers chapitres sur les caractères et comportements de certains personnages. Une insistance qui en dévoile bien trop pour que ces soit disant fausses pistes fonctionnent vraiment,  à moins que trop habituée à cet auteur je n’ai réussi à décrypter tout cela particulièrement vite. Les actions qui s’enchainent dernière deviennent très vite sans intérêt car très prévisibles, et les rebondissements n’en sont plus, ce qui rend le roman finalement assez vite ennuyeux.

    Lui manque peut-être aussi une partie de ce qui faisait l’intérêt des 2 précédents : un rapport à l’histoire de la Pologne. Dans ce livre ci, on ne se raccroche à rien qui permette d’aller plus loin dans la découvert du pays, au-delà de son système judiciaire, et le traitement de son sujet de fond ( on ne sait rien de ce qui se passe au sein des familles une fois portes et fenêtres closes) en ressort quelque part appauvri car rien ne le rend différent du même sujet ailleurs en Europe.

    Bref, je le redis je suis sortie déçue de ma lecture, et même plus que cela frustrée. Attendais-je trop de cet auteur ? En ai-je fait le tour ? Je ne sais et je ne l’espère pas car il y a tout de même un vrai style, une vraie plume Miloszewski, même si là l’un et l’autre m’ont semblé absents. Mais ce n’est bien sûr que mon avis !

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  • Maman a tort   de Michel Bussi (Éditions Presses de la cité) ; 512 pages

     

    Je n’avais jusqu’ici jamais lu un seul des livres de Michel Bussi (oui je sais j’entends déjà des voix qui s’élèvent « mais comment, toi qui est fan de policiers, polars et autres thrillers tu oses être passée à côté de Bussi » …et bien oui …), et le voyant disponible à la médiathèque, j’ai sauté sur l’occasion de découvrir son dernier roman. Mais autant vous le dire, j’ai été déçue, très déçue. Je me suis en effet très vite ennuyée.

    Le style d’écriture est simple, certes agréable car facile et rapide à lire, mais il manque, à mon goût, nettement de finesse et de subtilité avec un vocabulaire que j’ai trouvé souvent redondant.

    Le récit lui m’a posé de nombreux soucis et dès les premières pages :  pas une seconde je n’ai pu croire  que des flics surchargés sacrifient  une bonne partie de leur temps et de leur énergie pour prendre en charge cette histoire d’enfant de 3 / 4 ans qui explique à son psy que sa maman n’est pas sa maman, surtout quand ils  sont à la recherche d’une bande de braqueurs violents et d’un tueur sans scrupule. Et jusqu’à la fin tout est du même acabit, même si pour ne pas spoiler je ne donnerai pas d’exemple.

    Mais le pire ce sont les personnages, qui m’ont parus stéréotypés au possible, qu’il s’agisse des policiers comme de ceux qu’ils recherchent ! La commandante obnubilée par un seul sujet : se trouver un mâle un vrai, qui pourra lui faire un enfant ; le beau flic viril et doué qui fait fantasmer toutes les femmes parce que en plus c’est un papa modèle ; le méchant tellement méchant, tueur sans cœur de flics, de femmes, d’enfants (de chiens et de chatons aussi ??) ; le psychologue  scolaire beau et intelligent et sensible qui défend cet enfant et le croit contre tous les avis … La place des personnages féminins m’a particulièrement hérissée, car toutes réduites à un seul rôle, celui de mère : les vraies, les fausses et celles qui rêvent de l’être, elles ne sont que cela et rien d’autre tout au long du livre, et franchement au bout d’une centaine de pages je n’en pouvais plus ! D’ ailleurs pour les hommes ce n’est guère mieux finalement : tous des géniteurs, des violeurs ou de lâches séducteurs en puissance. 

    Alors oui je sais, certains diront que nous sommes dans la version adulte d’un conte, avec l’ogresse, l’homme au dragon (ben oui le dragon c’est la moto …), le chevalier, etc etc, et que le premier principe des contes c’est d’être simple, voire stéréotypé,  et de poser des postulats pas forcément crédibles. Mais tout de même, ce conte là manque singulièrement de saveur  et de complexité pour me plaire.

    Bon vous l’avez compris,  je n’ai pas accroché du tout à ce roman, ce qui n’est bien sûr que mon simple avis ! Et comme je n’aime pas rester sur une première déception, je tenterai de lire autre chose de cet auteur, histoire de me construire  un avis plus précis.

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  • Ainsi fleurit le mal  de Julia Heaberlin (Editions Presse de la cité) ; 560 pages

    mort et vie de Tessa ...

    Merci aux éditions Presse de la Cité et à Netgalley de m’avoir permis de lire ce livre en avant première.

    Dans ce roman nous suivons Tessa à l’âge de 16 ans, puis 20 ans plus tard. Tessa n’est pas une jeune fille comme les autres, elle est une survivante, victime avec plusieurs autres d’un tueur en série qui les a ensevelies ensemble au milieu de milliers de marguerites, d’où leur surnom…

    Tout au long du récit Tessa va nous parler, nous expliquer ses doutes, ses peurs, ses questions, les relations qu’elle entretient avec son entourage : la Tessa de 16 ans va nous faire vivre ses entretiens avec le psychologue qui la suit, avec le procureur qui la prépare au procès, mais surtout avec Lydia, sa meilleure amie, avec laquelle jusqu’ici elle avait tout partagé depuis l’âge de 9 ans. La Tessa de 36 ans, elle, va nous faire rencontrer sa fille, sa voisine et les membres d’une association qui se bat pour faire innocenter des condamnés à mort.

    On découvre une artiste et mère elle-même d’une adolescente ; une femme qui semble équilibrée de prime abord mais qui tout de même passe du temps à « discuter » avec celles que tous appellent « les marguerites », les 4 autres victimes. Une femme qui petit à petit va se mettre à douter de la culpabilité de l’homme condamné comme son bourreau, qui attend sa prochaine exécution dans le couloir de la mort d’une célèbre prison texane.

    Dans le même temps on apprend aussi à connaitre une jeune fille traumatisée qui s’adresse à nous, alors que le procès de l’assassin présumé va débuter, procès durant lequel elle va devoir apporter son témoignage, et ce « de la meilleure façon possible », pour mener à une condamnation attendue.   

    Le style s’adapte au rythme du récit, fluide par moment, beaucoup plus saccadé et tranchant à d’autres, ce qui nous donne une réelle impression d’immersion.

    C’est d’ailleurs là que réside la principale force du roman, être capable de naviguer sans arrêt d’une époque à l’autre, de vraiment nous intégrer dans son histoire, et de nous faire vivre le récit à la fois dans la peau d’une adolescente et dans celle de l’adulte qu’elle est devenue.  Une adolescente qui parle d’amitié et de rapport aux adultes, une femme qui elle évoque ses relations avec les hommes et ses difficultés de mère. Et ceci bien sûr de façon exacerbée du fait de l’horreur à laquelle elle a survécu.

    L’aspect « enquête policière », même s’il passe au second plan d’après moi, n’en demeure pas moins très soigné, avec un tempo maitrisé, plusieurs pistes possibles et un final réussi. Bien sûr on y trouve aussi plusieurs clins d’œil à destination de la politique judiciaire et carcérale du Texas, mais finalement plus mesurés que dans beaucoup d’autres romans.

    Il y a en fait un peu de « la nostalgie de l’ange » dans ce livre, certes avec moins de délicatesse dans la forme comme dans le fond, mais avec une vraie histoire, de vrais personnages profonds et complexes, et un mélange réussi de noirceur et d’optimisme malgré tout. Un livre que j’ai lu très vite, avec beaucoup de plaisir, que je vous recommande donc !

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