La bibliothèque : grandir de Pauline Deysson (Éditions Pauline Becker) ; 502 pages
Tout d’abord je tiens à remercier vivement livraddict et Pauline Deysson qui m’ont permis de découvrir ce roman, très gentiment accompagné d’un mot et d’un marque page de l’auteure.
Ici nous faisons la connaissance d’Émilie, petite fille qui grandit au sein du « Technomonde », un univers dans lequel personne ne sait lire. Les livres ont en effet disparu, supplantés par les jeux vidéos et les films auxquels chacun peut être connecté quasiment 24h/24 grâce au Revery, petit appareil régissant la vie de chacun. Emilie va être choisie (on ne sait pas vraiment pourquoi) pour une mission tout à fait particulière et va se retrouver embarquée dans un périple aux mille dangers.
Certains aspects sont très réussis dans ce roman. La description cohérente et intéressante de ce Technomonde, qui ne laisse aucun choix à ses habitants : être connectés tout le temps partout sous peine d’être considéré comme asocial et dangereux, et donc traité comme tel. Les personnages, attachants et qu’on prend plaisir à suivre, et notamment Émilie dont on suit ce qui s’avère être en fait un parcours initiatique qui va petit à petit lui faire quitter le monde de l’enfance pour découvrir la réalité de son univers. Les moments du récit qui se situent justement dans le Technomonde, avec les découvertes, les rebondissements, le rythme de progression qui nous permet de mieux en comprendre les limites et les travers.
D’autres aspects m’ont eu déroutée, et par moment franchement dérangée, limitant mon plaisir de lecture. Les 80 première pages tout d’abord que j’ai trouvé très longues : elles sont là pour poser le décor mais cette introduction m’a paru bien trop longue, et si je ne m’étais pas engagée à lire le roman, je pense que j’aurai probablement arrêté là ma lecture, ce qui aurait été dommage. Les moments du récit qui se situent « à coté » du Technomonde (difficile d’en dire plus sans franchement spoiler !) ensuite, qui interviennent par deux fois et coupent totalement le tempo de l’histoire ; je les ai trouvé assez étranges, très (trop) longs, à la limite inappropriés, car pour moi ils cassent totalement l’élan et le rythme du déroulé sans apporter énormément de plus value.
Une fois terminée ma lecture, j’ai supposé (mais ai-je raison ?) avoir compris ce que l’auteure a voulu nous proposer : la dénonciation d’un monde uniquement centré autour de loisirs simples et sans réflexion, qui maintiennent les individus loin de toute vraie culture et donc de toute curiosité. Une curiosité et une volonté de voir les choses autrement qui vont pousser Émilie à sortir du rang, ce qui lui fera découvrir entre autre qui elle est, quelles sont ses valeurs, et dans quel environnement fermé elle vivait jusque là. En cela, La bibliothèque est un roman vraiment intéressant, et particulièrement bien écrit il faut le dire. Mais il me semble trop long (plus de 500 pages) et surtout pas assez suffisamment centré sur son thème principale pour répondre totalement à mes attentes. J’ignore encore si je lirai les prochains tomes (plusieurs sont prévus), partagée entre curiosité pour le devenir d’Émilie et de cette étrange bibliothèque et doute sur l’intérêt des 500 prochaines pages à venir.
Mais bien sûr ceci n’est que mon avis !