Pandémia de Franck Thilliez (éditions Fleuve Noir) ; 648 pages
Je suis une fan de Franck Thilliez, ou plus exactement je suis une fan de Sharko et Hennebelle, ses 2 personnages emblématiques dont je lis les enquêtes et suis la vie depuis plusieurs année avec avidité.
Quand j’ai terminé « Pandémia », une fois n’est pas coutume, j’ai parcouru les critiques lecteurs sur plusieurs sites (Babelio, Amazon, lecteurs.com,…). Pourquoi ? Justement parce qu’ étant fan de l’auteur j’ai éprouvé le besoin de confronter mon ressenti aux avis d’autres accros. Et la la plupart des critique étant excellentes, je me suis sentie un peu seule …
Soyons clair, le roman est documenté et il remplit parfaitement son rôle sur plusieurs points : il nous fait vivre de l’intérieur ce que sont les virus, comment ils peuvent se combiner, se propager, les dégâts qu’ils peuvent causer , ainsi que le travail de ceux qui les pourchassent et les combattent. La « pâte « Thilliez est là aussi , son sens du tempo, sa capacité à inventer , à raconter le pire et à nous embarquer aux côtés de ses personnages . Sharko est là et bien là, avec ses intuitions, sa force, ses fêlures aussi , et son côté borderline qui ressurgit , certainement car Lucie qui l’ accompagne habituellement, est bien moins présente .
Et ça déjà, cette quasi absence de Lucie durant l’enquête, m’a dérangée (comme quoi Thilliez pour moi c’est vraiment avant tout ce duo) . Camille quant à elle n’est , dans le fond, présente qu’en pointillés car convalescente, alors que l’auteur avait tout fait dans « Angor » pour que l’on s’attache à elle ; j’avais d’ailleurs trouvé qu’elle apportait un renouveau intéressant dans ce roman . Je ne suis pas fan non plus du personnage d’Amanda , elle aussi écartelée entre métier prenant et vie privée compliquée, dont le comportement parfois à la limite du compréhensible finit par devenir agaçant ,et ce d’autant plus que certaines pistes la concernant ne sont pas abouties, ou bien se terminent trop vite, sans réel déroulé (alors que le roman fait tout de même 648 pages).
Mais surtout ce qui m’a heurtée , c’est qu’à un moment du roman, je me suis vraiment dit « trop c’est trop » : oui j’aime les romans durs, violents, qui n’épargnent ni les victimes, ni les lecteurs, ni les personnages, mais là , non … J’ai eu le sentiment de me retrouver dans une de ces séries au départ géniales, mais qui à force de saisons , multiplient les rebondissements ou la violence jusqu’à l’absurde ou jusqu’à la lie car elles ne savent plus se renouveler ou trouver une fin qui ferait sens.
Non pas que je souhaite que Franck Thilliez en termine avec Lucie et Sharko (nonnnnnnnnnnn) , mais j’attends de lui bien mieux que ça, cet enfermement dans une suite sans fin de violence. Alors s’il vous plait, Mr Thilliez, promettez moi un prochain roman certes pas rose bonbon, mais qui me donne envie de continuer encore avec ce couple, qui jusqu’ici faisait partie de « mes » héros …