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Le vrai du faux…
Benzos de Noel Boudou ; éditions Taurnada, 230 pages
Mon avis après lecture : 3,5/5
Ambiance :
Lecture numérique !
Ce roman fait des partie des 5 choisis à l’issue de la phase de sélection par le jury du Prix des Auteurs Inconnus catégorie Noire , jury dont je fais partie. Je l’avais sélectionné, ses 10 premières pages, dérangeantes et questionnantes, m’ayant donné envie d’en savoir plus.
Ici il est question de Nick Power (ça ne s’invente pas !), insomniaque lourd, qui n’a trouvé depuis des années qu’un seul moyen pour dormir : les cachets, qu’il ingurgite comme d’autres mangent des smarties, par paquet de 2, 3,4 et plus si affinités ! Arrivent ces quelques jours durant lesquels il va devoir gérer seul la venue d’un couple d’amis. Des jours durant lesquels il ne va plus réussir à faire la différence entre réalité et délires, et nous, lecteurs, avec.
Je l’avoue, j’ai vraiment du mal à écrire cette chronique, partagée que je suis entre des éléments que j’ai adorés dans le roman, et d’autres qui m’ont vraiment agacée.
J’ai adoré le style d’écriture, qui nous donne réellement le sentiment d’être dans la tête et dans la vie de cet homme en perdition, qui aurait tout pour être heureux mais que l’impossibilité de dormir rend prêt à toutes les dérives addictives, à toutes les extrémités peut-être. On est avec lui, on ressent sa frustration, ses angoisses, sa descente aux enfers. On a envie de de l’aider, de lui prendre la main, de lui dire « stop, arrête ! », d’envoyer valser ces pilules qu’il a disséminées partout dans la maison.
L’auteur est particulièrement fort car il réussit aussi à semer le doute en nous : ce type est-il complètement fou ou manipulé ? Et ça dès les premières pages en fait, quand Nick nous parle avec insistance de sa femme Chloé, absente alors que leurs meilleurs amis viennent leur rendre visite. La redondance des situations contribue à alimenter cette ambiance de paranoïa, avec une histoire sans fin dans laquelle nous sommes embarqués avec Nick, des scènes de sexe crues, de violence incontrôlable, de psychose complète. Avec aussi des petits détails étranges, incongrus, ces échanges de regards, de messages entre les autre personnages, qui amènent questionnement et tentative de prise de recul, pour Nick, et pour nous lecteurs, paumés avec lui.
D’un autre côté, le récit manque par moment de subtilité à mon gout, l’auteur en fait un peu trop dans les redondances et les rebondissements, jusqu’à cette fin, qui comment dire, m’a semblé très « capillotractée ». En fait, j’ai le sentiment que dans le dernier tiers du roman Noel Boudou s’emballe, s’enferre dans son sujet, et va trop loin, en me perdant au passage, par trop de réitérations et de péripéties que j’ai trouvées pas toujours très crédibles, ou inachevées.
Alors oui, je le redis, je suis sortie de ma lecture agacée : le style, la plume sont là, hyper intéressants, qui secouent, qui embarquent, qui donnent envie, mais qui n’ont pas suffi à maintenir mon intérêt jusqu’au bout pour une histoire au final difficilement plausible. Mais bien sûr ce n’est que mon humble avis !
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