• Un intéressant roman policier mais pas que

    Un souffle une ombre  de Christian Carayon  (Éditions Fleuve noir) ; 508 pages

     

    Un intéressant roman policier mais pas que

    Ici il est question d’un homme de 45 ans, historien chercheur et professeur à l’université de Toulouse, qui a grandi dans une petite ville ayant vécu une monstruosité en 1980 : le meurtre de 4 jeunes adolescents sur une base nautique. Lui-même marqué à vie par cette atrocité, il décide de s’intéresser au sujet, soit disant dans le cadre d’une étude historique sur la région, mais surtout afin de retrouver un intérêt à vivre.

    Le roman est donc un mélange étonnant, et un peu désarçonnant au début (en tout cas pour moi)  d’enquête sur ces meurtres, de réflexion sur notre relation à l’Histoire et de description à la mode « roman rural » de ce village et de ses habitants, un genre que je n’apprécie pas particulièrement, et qui a rendu ma lecture au départ assez difficile. Heureusement pour moi, ce 3eme aspect, très (trop) présent dans les premiers chapitres, s’estompe petit à petit pour laisser finalement  toute leur place au premier et deuxième élément !

    Et ces deux éléments sont eux maitrisés de bout en bout et particulièrement intéressants. On découvre comment cet homme se sert de ses compétences de chercheur et de son sens de la déduction pour  reprendre l’enquête pas à pas, une enquête qui va progressivement devenir son principal centre d’intérêt, le poussant à reléguer ses impératifs professionnels au second plan. Mais aussi une enquête qui curieusement, va lui redonner de son assurance perdue, et l’aider à passer le cap de moments difficiles avec certains collèges de travail peu scrupuleux.

    Dans le même temps, l’auteur, lui-même historien, va nous proposer une autre façon d’appréhender  l’Histoire, en nous faisant découvrir, derrière des querelles d’experts qui peuvent paraitre anodines, qu’il y a bien des façons de présenter un événement pourtant par ailleurs inscrit dans le marbre, une réflexion intéressante et qui sort donc le lecteur du pur roman policier.

    L’écriture et le style sont eux particulièrement soignés (tout comme les personnages),  le vocabulaire précis et riche,  et tout ceci contribue donc à construire un récit finalement prenant une fois qu’on a réussi à passer les 50 premières pages. Surtout Christian Carayon réussit à attiser doublement  notre curiosité : son personnages va-t-il retrouver le ou les assassins et va-t-il s’en sortir professionnellement face à des homologues qui n’attendent qu’une erreur de sa part pour le détruire.

    Je vous recommande donc ce roman, qui certes démarre lentement, mais qui vaut la peine qu’on s’accroche !   

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