• 658   de John Verdon (Editions Grasset) ; 448 pages

    C’est avec les vieux flics qu’on fait les meilleurs polars ?

    658. C’est la première énigme à résoudre par David Gurney, ancien flic new yorkais à la retraite appelé à l’aide par une vieille relation de fac : comment l’homme qui le harcèle depuis plusieurs semaines  a-t-il pu deviner ce nombre, choisi totalement au hasard ? Aurait-il  affaire à un médium ?

    Puis viennent les meurtres, l’enquête, la volonté de comprendre, pour identifier le tueur et l’arrêter. Un tueur particulièrement tordu et manipulateur, au rituel alambiqué et retors, et qui se moque ouvertement, et à plusieurs reprises, de ceux qui le recherchent.

    Un classique donc. Oui un classique mais un excellent classique, enlevé, intelligent, qui pose question et vous empêcherait presque de dormir.  Le récit qui imbrique vie de couple et enquête est maitrisé, les personnages intéressants, l’intrigue bien menée, et le méchant pas identifiable en quelques pages.

    J’ai particulièrement aimé les chapitres qui réunissent dans une même salle une majorité de personnages : procureur, flics, profileur, Gurney . C’est là que l’auteur donne le meilleur du roman, dans les échanges qui se bousculent, les dits et non dits,  les interrogations mutuelles, les provocations, les incompréhensions, les oppositions. Des moments si bien écrits qu’on pourrait se croire présent dans la pièce, et qui m’ont fait penser à certaines des meilleures scènes de New York District (pour moi  peut-être ce qui se faisait de mieux en terme de série policière américaine). C’est là aussi qu’on se rend compte que John Verdon maîtrise parfaitement le rythme de son histoire, alternant les moments lents et les accélérations soudaines, les reculs, les avancées, les progressions et fausses pistes,  et ce jusqu’au dénouement final.

    Bref, un très bon polar, dévoré en quelques jours, et qui me donne envie d’aller jeter un œil sur les autres romans de Verdon (je sens que ma liste de « à lire » va encore s’allonger … mais ceci est une autre histoire !).

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  • Envoyée spéciale   de Jean Echenoz (Editions de Minuit) ; 320 pages

    Drôles d’espions !

    Livre lu en version numérique

    Je tiens vraiment à remercier des « amies de lecture » qui m’ont donné envie de lire ce roman d’un auteur que je ne connaissais absolument pas.  Je les remercie car sans elles je ne me serais certainement pas intéressée à ce livre, et j’aurais raté une perle ! Car ce livre est une perle, que j’ai adorée !

    J’ai adoré le style de l’auteur qui manie avec une facilité incroyable les apartés et digressions plus décalées et loufoques les unes que les autres.

    J’ai adoré cette maîtrise de la langue française, qui démontre qu’on peut être à la fois un très grand écrivain, respectueux des subtilités de notre langue, et un auteur facétieux qui nous fait rire aux éclats.

    J’ai adoré tous ces personnages plus  étonnants, paumés, ahuris, incompétents ou naïfs les uns que les autres (et parfois tout cela à la fois d’ailleurs !). Ces barbouzes ratés qui rêvent du grand coup. Ces militaires sur le retour qui ne comprennent plus rien au monde moderne. Ces « victimes » de leurs combines ratées, des victimes  plus ou moins consentantes « à l’insu de leur plein gré »   (ah le fameux syndrome de Stockholm auquel s’ajoute le moins célèbre syndrome de Lima…).  Ces Nord Coréens paranoïaques et  

    J’ai adoré ces voyages entre Paris, la campagne française profonde (avec ses villages aux noms qui ne peuvent qu’être vrais tellement ils sont improbables) et la Corée du Nord. La description que fait  Jean Echenoz  de ce pays est particulièrement réussie, avec une drôlerie qui cache  (à peine) une vrai critique précise et fouillée des dirigeants de ce pays martyr, et rien que pour cela, pour ces 100 pages là, le livre vaut la peine d’être lu !

     J’ai adoré ce livre d’aventures qui fait d’une joyeuse bande de pieds nickelés  des loosers magnifiques dont on rit en suivant les péripéties absurdes de la première à la dernière page.

    Bref, vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment de lecture,  et je vous recommande cette Envoyée Spéciale !

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  • Le doute   de S K Tremayne (éditions Presses de la Cité) ; 384 pages

    Un policier ? ah bon ?

    J’ai emprunté ce livre car le 4eme de couv’ était particulièrement accrocheur et réussi, parce que je l’avais aussi vu en tête de gondole dans plusieurs librairies. Et je me suis plongée dedans avec envie et curiosité, intéressée par le sujet : le mystère autour de la mort violente d’une enfant, et la façon dont sa sœur jumelle pouvait y survivre.

    Mais assez vite j’ai été déçue et me suis dit que tout de même il y avait une certaine forme de tromperie sur la marchandise, si ce n’est une forme certaine … Car pour moi nous ne sommes pas dans un polar. Dans un roman psychologique oui ; avec une certaine tension oui ; dans une ambiance particulière oui ; où on peut se poser des questions sur la survie de cette famille oui. Mais pas vraiment dans un polar, en tout cas au sens où je l’entends.

    Et je pense que c’est là le principal problème de ce roman !

    En effet, il est agréablement écrit, avec un style qui traduit bien la dérive progressive de cette famille, sa perte de repères après la mort d’une des jumelles.  Je trouve même particulièrement réussie la description  de l’Ecosse, de cette île perdue sur laquelle Angus et Sarah décident d’aller s’échouer volontairement, description qui finalement est le  principal intérêt du livre.

    Les personnages eux posent déjà plus de soucis, entre Angus, enfermé dans une haine dont on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants avant les dernières pages (enfin si on ne devine pas la fin !), une haine qui le dévore de l’intérieur et le pousse à fuir (dans l’alcool et le retour aux sources familiales  ) , et Sarah qui passe son temps à douter de tout et de tout le monde, et qui s’accroche à sa fille comme à une bouée alors qu’au contraire on attend d’elle qu’elle protège et aide sa fille. Lydia/Kristie, elle, la jumelle survivante,  semble bien absente du roman, même si tout tourne autour d’elle.  J’ai régulièrement soupiré durant ma lecture, en me demandant si les parents allaient à un moment ou un autre se réveiller, émerger de leurs non-dits et de leurs fausses actions qui cachent en fait une énorme passivité par rapport à ce que vit leur fille, voire une forme de refus face à la réalité de cette douleur immense, de cette incompréhension, de ces peurs terribles.

    Surtout comme je l’ai dit, je me suis sentie flouée en tant qu’amatrice de policiers, polars et autres thrillers, car je le répète nous ne sommes pas dans un roman de ce type ; j’aurais donc préféré que l’on respecte la lectrice que je suis en me présentant ce récit pour ce qu’il est : un roman psychologique teinté d’un petit soupçon de thriller.   

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  • La maladroite   de Alexandre Seurat (éditions du Rouergue) ; 121 pages

    La faute au système …

    Ce récit chorale est celui des témoins. Ceux qui ont alerté, mais en vain, ceux qui ont vu mais n’ont rien dit, ceux qui ont « suivi la procédure », ceux qui ont tenté d’agir sans succès.

    La famille, les voisins,  l’école, les travailleurs sociaux, les médecins,  les gendarmes, les instances judiciaires, tous s’expriment dans ce court roman  dur et froid.

    Ils y parlent signalements, procédures, déclarations,  compte rendus,  examens médicaux, avec une distance glaçante, pour mieux faire exploser la réalité, celle de cette petite fille martyrisée dès son tout jeune âge par des parents bourreaux.

    Et puis il y a le grand frère qui entend , qui voit, qui ment lui aussi, parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre, ce garçon dont on se demande comment il va bien pouvoir grandir, devenir adulte, et peut-être avoir sa propre famille un jour, alors qu’il voyait sa petite sœur enfermée dans une cave, ignorée, maltraitée, jusqu’à sa disparition …

    La seule à vraiment parler émotions, sentiments, c’est justement Diana,  qui rit quand on la questionne, qui sourit en répétant les leçons apprises par cœur : je suis tombée, mon frère m’a poussée, je n’ai pas fait attention, je suis maladroite, … Jusqu’à ces quelques mots, prononcés enfin « maman m’a tapée », mais trop tard.

    Aucun misérabilisme dans ce roman, aucun pathos, juste les faits, bruts, directs, sans fioriture. Et une question aussi : qu’aurions-nous fait à la place de cette grand-mère, de cette tante, de ces gendarmes, de ces institutrices, de ces assistantes sociales ?  Aurions nous hurlé, crié, sorti cette petite fille de l’enfer, quitte à briser des murs, quitte à nous mettre en danger, ou bien, comme tant d’autres, aurions nous suivi les procédures, détourné les yeux en pensant que d’autres allaient agir, allaient faire, allaient …

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  • Challenge lecture : le mois du polar  

    Au hasard de mes vagabondages sur le net je suis tombée (ouille !) sur le blog de la rousse bouquine et sur le challenge qu’elle propose : en avril lisez du polar …

    Un challenge qui me plait !

    Principe simple, règlement simple, thème simple, participation simple,  … tout simplement fait pour moi !

    Me voici donc embarquée dans ce challenge sympa qui se résume en quelques mots : en avril, lisez du polar ! Que dis-je,  lisez du polar …  Avalez du polar, dégustez du polar, mangez du polar, engouffrez du polar… Et pas de chichi, pas de définition alambiquée, non : polar, policier, romans noirs, thrillers psychologiques, tout est bon (et non je ne parle pas de livres cochons …)

    Cela tombe bien, des polars, j’en ai quelques uns en réserve qui m’attendent, plus ou moins sagement, plus ou moins bien rangés (entassés, empilés, … vous avez compris le concept)  dans ma PAL (vous ai-je dit qu’un jour je vous parlerai de ma PAL ? oui il me semble, un jour, quand j’aurai un peu plus de temps ….).

     Et parce qu’on a jamais assez de bouquins à lire, j’en ai aussi quelques-uns empruntés à la médiathèque, à rendre d’ici plus ou moins longtemps (ah le jonglage entre les dates de retour et la prolongation de prêts…), j’en ai même en version numérique, et d’autres réservés parce que de vilains lecteurs ont osé emprunter ceux que je dois ABSOLUMENT lire.

    Mais vu que j’ai aussi d’autres livres à lire que des polars (forcément, sinon ce serait trop facile…) , et que lire,  je n’ai pas que cela à faire, il m’a fallu faire un choix, et prioriser … donc après une intense séance de réflexion , et une plongée dans mes bouquins en attente, j’ai choisi quelques livres, en faisant la part belle aux livres empruntés et que je dois rendre incessamment sous peu (voire très peu) .

    Voici donc mon premier choix volontairement peu ambition, qui pourra évoluer tout au long du mois ! Il y a du vieux, du très vieux , du récent, du un peu moins récent…

    Un challenge qui me plait !

    A cela devraient s’ajouter 2 livres numériques (ben oui, vous croyez que je fais quoi dans les salles d’attente, les transports en commun, les aéroports, les avions, les trains ? je lis, mais je lis moderne : fini le bouquin dans le sac qui pèse un âne mort , maintenant c’est la liseuse, avec en plus 6 livres dedans, comme ça j’ai le choix !)  

    Un challenge qui me plait !

    Un challenge qui me plait !

    Tous les styles donc et pas mal de nationalités différentes, des auteurs que j’ai déjà lus, d’autres non, et bien sûr beaucoup d’Actes Sud (j’avoue avoir un faible pour cette maison d’édition aux choix affirmés sur les polars, même si je n’apprécie pas tous ses écrivains)

    Oui je sais il me manque un français, mais d’ici la fin du mois je réussirai bien à en rajouter un, ou deux …

    Vous pourrez suivre les aventures livresques des participants sur la blogosphère, mais si vous souhaitez faire vite, simple, et  (surtout) éviter de passer la nuit de blog en blog (en vous demandant à 3h du matin ce que vous fabriquez sur ce site qui vous parle des habitants de la Tasmanie Orientale) , il vous suffit d’aller directement sur le groupe Facebook spécialement crée par la rouquine (merci m’dame !) ici

    Mais je tiens à préciser une chose,une petite chose,  une toute petite chose, une toute petite et insignifiante chose : si ,en rejoignant ce groupe, vous finissez le mois d’avril en ayant accru de façon tout à fait exponentielle et incontrôlable la liste de  vos LAL -ou Wish list pour les Franglais-  ( Livres A Lire pour ceux qui ne parleraient ni Français ni  Anglais ni  Livrovore) ,  je dénie clairement  toute responsabilité … à bon entendeur ( ou plutôt lecteur) …

    Bon c’est pas tout ça, mais j’ai un peu de lecture qui m’attend moi !

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