• Un cri sous la glace de Camilla Grebe  (Éditions Calmann Levy) ; 401 pages

    Quand les personnages sont (presque) plus importants que l’intrigue

    Je tiens à remercier Netgalley et les éditions Calmann levy grâce auxquels j’ai pu découvrir ce livre et son auteure

    Lecture numérique !

    Ici tout débute avec d’un côté  la découverte d’un corps de femme décapitée dans la maison de Jesper Owe, grand patron d’entreprise, qui a disparu, et de l’autre l’histoire d’une relation cachée entre Jesper et une jeune femme figurant parmi ses employés, Emma. Pendant que nous suivons les enquêteurs dans leur travail, Emma va nous raconter sa vie, son enfance et son adolescence, sa rencontre avec ce patron tout puissant qui va la séduire, son bonheur puis ses doutes,  jusqu’à ce que tout se délite peu à peu.

    Ce roman au récit somme toute assez classique dans sa partie enquête, nous propose tout de même un montage assez différent avec énormément de place laissée aux personnages et à leurs relations. L’auteur a pris le parti de nous faire vivre non seulement le déroulé de l’enquête, et donc ce qu’Emma a vécu avant la découverte du cadavre, mais aussi la vie des deux autres personnages principaux : Hanne, profileuse brillante mais malade, et Peter, un flic pris par son travail, incapable de prendre ses responsabilités dans sa vie privée.

    Ce sont ces deux relations de couples assez particulières qui sont  finalement au cœur du livre : Emma et Jesper, Hanne et Peter. Deux couples qui se ressemblent par certains aspects (les deux enquêteurs ont eu une liaison tenue secrète dix an auparavant, Jesper ne souhaite pas que sa relation avec Emma soit connue, des médias notamment), et qui sont très dissemblables par d’autres (Jesper domine Emma quand Peter et Hanne sont sur un même pied d’égalité). Peter et Hanne, malgré leur histoire passée vont devoir s’allier, travailler ensemble, et avancer pour identifier la victime et retrouver Jesper.  Emma et Jesper vont confronter leur mode de vie et leurs caractères (affirmé et possessif pour lui, en retrait et discret pour elle).

    Un cri sous la glace n’est donc pas un page turner tourné vers l’action et les rebondissements, mais un récit dans lequel  s’entremêlent tout au long des 400 pages, enquête, découverte des personnages, avancés de l’histoire, avec une brusque accélération du tempo dans les 100 dernières. En ce sens, il pourrait déplaire à ceux qui s’intéressent moins aux protagonistes qu’au déroulé. Personnellement j’y ai trouvé beaucoup d’intérêts, j’ai passé un très bon moment de lecture à suivre simultanément les avancées de ce duo d’enquêteurs et l’évolution d’Emma, et je vous le recommande donc

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  • Apnée de Joakim Zander  (Éditions Actes Sud) ; 384 pages

    A quand le film ?

    Ce roman débute en 1980 en Syrie avec l’explosion d’une voiture pour se terminer de nos jours sur une ile suédoise dans la fureur et le sang, avec en fil rouge l’histoire d’un homme qui a dû abandonner sa fille pour la sauver et s’en veut de ses choix.

    Joakim Zander va nous proposer une montée progressive en tension, avec un début assez lent mais qui va permettre de faire connaissance avec les protagonistes et d’installer le récit. Un récit qui peu à peu va s’emballer pour finir par nous  embarquer dans une course folle à travers l’Europe, à la suite des personnages principaux, qui fuient pour sauver leur vie.

    Mais il n’est pas question que d’action et de rebondissements dans le livre ; c’est aussi le portrait d’un homme qui nous est proposé, un homme profondément seul et marqué par la mort de sa compagne et l’abandon de son bébé. Un homme qui nage durant des heures pour tenter d’oublier ses doutes quant à son métier et ses choix (ou ses non choix parfois),   un homme qui s’ennuie lorsqu’il se trouve loin du terrain, mais qui y étouffe dès qu’il y retourne.

    Les autres personnages sont, pour moi, la partie la moins aboutie du roman, l’auteur se contentant  de stéréotypes assez flagrants : la jeune cadre dynamique, le chercheur curieux, l’avocat d’affaire peu scrupuleux, les espions en tout genre (celui qui dirige, les gros bras, la tueuse, ..).

    C’est certainement là que Zander aurait d’après moi à gagner en intérêt, dans la complexité et l’épaisseur de ses personnages, car pour le reste, son roman décrit un sujet certes classique mais maitrisé d’un bout à l’autre, et particulièrement réussi dans son tempo et ses descriptions. Par ces aspects là, le titre est tout à fait mérité, il traduit bien cette sensation d’essoufflement que l’ont ressent dès le premier tiers du livre, et je verrais très bien un réalisateur s’y intéresser pour en faire un bon film d’action ! Alors si vous aimez le genre, n’hésitez pas, plongez vous dans Apnée, vous passerez, comme moi, un très bon moment de lecture

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  • Solaine nous a proposé il y a quelques mois sur livraddict de participer à un SWAP sur le thème ciné/série. Illuminativo m’a gentiment proposé qu’on le fasse ensemble, et voici ce que j’ai reçu en fin de semaine dernière.

    Un colis plein de petits paquets bien emballés …. Mais que pouvait-il y a voir là dedans ?

    SWAP ciné-séries

    Quelques douceurs : chocolats suisses et infusions aux épices ( miam slurp)

    Quelques goodies : marque page, très belles cartes graphiques (et vive GOT !), et un mug … Central Perk forcément (comment ça vous ne connaissez pas le Central Perk ? là je ne peux rien pour vous)

    Et bien sûr de quoi lire, avec le tome 1 de Miss Péregrin et les enfants particuliers

    SWAP ciné-séries

    Je suis absolument ravie ! Les chocolats ont été goutés et approuvés, le mug a été testé ce week end, MP, cartes et livre ont rejoints leurs petits copains dans la bibliothèque

     

    Un grand, un immense MERCI  à Solaine et Illuminativo, grâce auxquels j’ai été bien gâtée … vivement le prochain SWAP !

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  • Hortense de Jacques Expert  (Editions Sonatine) ; 336 pages

    Déçue par ce dernier Expert

    Il fallait bien que cela arrive… Il fallait bien qu’un jour je tombe sur un roman de Jacques Expert qui allait me décevoir, et voilà c’est fait, avec Hortense.

    Pourtant, l’idée était intéressante : une petite fille est enlevée il y a 20 ans,  et un jour dans la rue sa mère Sophie croise une jeune fille, Emmanuelle, et immédiatement elle en est persuadée, elle sait que cette jeune fille, c’est Hortense, son enfant.

    Comme bien souvent, Jacques Expert va nous faire plonger dans la folie ordinaire. Celle de cette femme absolument et totalement convaincue qu’Emmanuelle est son enfant chérie, celle autour de qui toute sa vie tournait il y a 20 ans, celle autour de qui tourne encore toute sa vie, une vie terne, transparente, sans aucune joie. Mais est ce de la folie ou bien le hasard a-t-il bien fait les choses ?

    C’est sur cette question que repose en fait tout le cheminement du livre, et c’est à cette question que j’ai eu du mal à adhérer, ne retrouvant pas dans ce récit les effets de surprise que Expert contrôle si bien d’habitude. Dès les premières pages, je me suis fait un avis (validé par la fin), et mon plaisir en a été gâché. Je n’ai pas non plus retrouvé la maitrise du rythme et du crescendo qui font  la force de ses romans précédents, et disons le, je me suis ennuyée. J’ai trouvé le récit lent, long,  beaucoup trop linéaire, sans aspérité ni rebondissement, totalement plat.

    A l’exception de Sophie, les personnages ont pour moi peu d’envergure, peu d’aspérités, ils manquent de complexité, de cette ambigüité qu’Expert nous propose habituellement et qui font pour partie la richesse et l’intérêt de ses livres.

      Pourtant la plume de l’auteur est toujours là, avec sa qualité d’écriture ; on retrouve aussi ce qu’il aime mettre en avant : un protagoniste central autour duquel l’histoire tourne et progresse. Mais cette fois ci cela n’a pas fonctionné sur moi. Peut-être que je connais trop bien son univers maintenant pour être surprise ? Peut-être attends-je toujours plus de lui ? Je n’en sais rien. Je ne vous recommanderai donc pas Hortense, ce qui n’enlève rien à la qualité de ses autres romans ! Et bien sûr, ceci n’est que mon humble avis …

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  • Les pluies de Vincent Villeminot  (Editions Fleurus) ; 338 pages

    Un roman  « Young Adult » réussi !

    Dans ce roman « young adult », la pluie tombe sans fin et cinq enfants et adolescents se retrouvent seuls, au milieu des flots qui détruisent tout. Ils vont devoir se battre, pour survivre d’abord, puis pour rester ensemble malgré tout.

    Je ne suis pas forcément une adepte du genre, mais il faut tout de même admettre que certains de ces romans sont de très bonnes surprises, et celui-ci en fait partie.

     Le récit tout d’abord est diablement efficace, avec un rythme parfaitement maitrisé ; cela va vite, très vite, de plus en plus vite, sans fioriture mais avec réalisme. Les éléments les plus violents sont bien présents, même si édulcorés pour certains (ou plutôt adaptés à l’âge moyen des lecteurs potentiels) : meurtres, phénomènes de foule, violence, pillages, …Les scènes sont franchement bien décrites, sans fioritures, réalistes, qu’il s’agisse de l’eau qui monte, de la foule en attente de porte de sortie, des paysages transformés (difficile d’être plus précise sans spoiler, ce que je me refuse à faire !), ou bien des affrontements parfois inévitables entre les héros et ceux qui veulent les stopper, les voler, les éliminer.

    Comme dans toute situation de crise, l’auteur propose la palette complète des réactions humaines : ceux qui vont aider, ceux qui vont profiter, ceux qui vont magouiller, ceux qui vont vouloir dominer, ceux qui vont se laisser dominer pour survivre. Les protagonistes principaux ont leurs spécificités propres, certes pas toujours subtiles, mais il s’agit d’enfants et adolescents, qui doivent se débrouiller, donc cela reste tout de même crédible (à l’exception peut-être de Kosh, quasi parfait dans son rôle de grand frère protecteur et « droit dans ses bottes »). J’ai particulièrement apprécié que Vincent Villeminot nous épargne ce que l’on retrouve bien trop souvent dans ce genre : les atermoiements rose guimauve de certains personnages. Ici, ils agissent. Ils doutent parfois, bien sûr,  mais sans que cela s’étale sur des pages et des pages.

    Alors oui, ce n’est pas de la grande littérature, oui on se doute un peu que les scènes d’action devraient globalement se finir dans le bon sens, et oui il y a par moment quelques petits raccourcis faciles, mais il n’empêche que cela fonctionne,  que ce roman se lit d’une traite, sans reprendre son souffle, et que pour moi, c’est une réussite ! Alors vivement le tome 2 !

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