• Le cri  de Nicolas Beuglet (Éditions XO ) ; 496 pages 

    Bon scenario et roman décevant !

    Merci à Livraddict et aux Éditions XO de m’avoir offert l’opportunité de découvrir ce livre.

    Ici il est question de folie, de course poursuite, de meurtres, de plongée dans le passé récent et peu reluisant  de certains services secrets. Il est question de douleur aussi, celle des 2 personnages principaux auxquels la vie n’a pas vraiment fait de cadeaux jusqu’à présent.

    Alléchant me direz vous si vous êtes adepte de thriller ! Et c’est vrai qu’elle était alléchante cette histoire ! Mais autant vous le dire, le résultat n’est pas à la hauteur, en tout cas pas à la hauteur de ce que j’attends d’un roman… Je m’explique.

    Le fond du récit est intéressant lorsqu’on aime le genre (ce qui est mon cas !), même si pas forcément toujours très innovant : une mort suspecte dans un hôpital psychiatrique particulièrement sinistre, un cadavre au passé trouble, une femme flic obstinée et fonceuse. De quoi attiser la curiosité donc !  Le rythme, tout d’abord lent (voire très lent) s’emballe petit à petit, pour vraiment monter en puissance dans le dernier tiers du roman, et nous pousse à vouloir malgré tout connaitre la fin ; en cela le livre est plutôt bien construit.

    Mais que c’est mal écrit ! Moi qui aime les auteurs qui savent jouer avec les mots, qui maitrisent la langue française et ses subtilités, qui savent nous faire partager les sentiments de leurs personnages avec délicatesse et nous faire vivre leur sujet par la précision des sensations, j’ai failli abandonner à peine quelques pages lues ! Je lis aussi  beaucoup de policiers et thrillers que certains qualifient de « romans de gare »  aux styles trop simples,  que je qualifie moi d’efficaces car ils nous embarquent  vite et sont au service de l’histoire (c’est ce que  j’attends prioritairement du genre).

    Là, j’ai découvert un  style à mon goût ni agréable, ni efficace, mais  lourd, maladroit, voire franchement mauvais par moment ; pour moi, les répétitions, les phrases toute faites,  les expressions convenues étaient beaucoup trop nombreuses pour permettre une lecture agréable ;  le vocabulaire m’a paru  redondant et les mots parfois utilisés à mauvais escient.

     Tout ceci  a largement gâché mon plaisir de lecture, ce qui quelque part est vraiment dommage car le tempo, lui, est plutôt bien trouvé, et que finalement je suis arrivée au bout avec un dernier tiers en mode « poursuite » sur les chapeaux de roues !

     J’ai donc en fait le sentiment que quelque part on a voulu à tout prix faire d’un bon scenario de film tourné vers l’action et les changements de rythmes  un roman qui finalement pêche par trop d’imprécisions en terme d’écriture.

    Bref, vous le comprendrez, je ne vous le recommande pas, ce qui, je le redis est franchement dommage (et à l’encontre de pas mal de critiques de lecteurs semble-t-il) … Mais bien sûr ce n’est que mon humble avis !

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  • Ahlam  de Marc Trevidic (Éditions JC Lattès) ; 324 pages

    Monstrueux et Magnifique ….

    En nous contant l’histoire de Paul, de Farhat, d’Ahlam et d’Issam, Marc Trevidic nous plonge dans un sujet que l’ancien juge anti terroriste connait très bien : comment une personne peut en arriver à se transformer en un assassin froid et détaché au nom d’une religion qu’elle maitrise à peine. Mais il nous parle aussi d’art, d’amour, et d’amitié profonde, ce qui fait de son roman à la fois une source d’ombre et de lumière, de peur absolue et de grand espoir.

    L’histoire est belle, riche, puissante, et on sent parfaitement la maitrise du sujet de fond, cette glissade lente, progressive mais inéluctable d’Issam vers la noirceur et le pire. On le voit petit à petit s’enfoncer, se perdre, sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit. On comprend mieux qu’avec un reportage comment quelqu’un de plutôt intelligent, élevé dans une famille aimante et douce, peut malgré tout finir enrôlé dans un groupe qui prêche la violence et le fanatisme : les recruteurs salafistes savent parfaitement détecter les failles (même minimes) et besoins de chacun, et appuyer dessus, en apportant des solutions qui semblent simples et cohérentes. Le phénomène de motivation de groupe est bien présent aussi, utilisé par touche ou comme un argument fort (pour ceux qui se sentent isolés).

    Marc Trevidic laisse en même temps   la place à l’espoir, avec le personnage d’Ahlam, lumineuse, énergique,  moderne, qui croit en un futur pour son pays et pour les femmes. Farhat aussi représente une forme d’optimisme : à la fois respectueux de certaines traditions et curieux de nouveautés et d’ouverture, il est quelque part le personnage fort et le plus attachant du livre. Il va offrir son amitié et son soutien à Paul, essayer de comprendre leurs différences, les accepter,  sans jamais juger, sans presque jamais critiquer.

    L’écriture elle, est très plaisante, riche, le vocabulaire pédagogique et relevé sans être pédant. Le style est fluide et vraiment très agréable.

    Vous l’avez compris, ce livre m’a plu, énormément. Le seul petit bémol que j’apporterai  concerne l’histoire d’amour, trop attendue, qui peut par moment venir gâcher le récit. Mais malgré cela, je vous conseiller vivement sa lecture, pour comprendre, pour réfléchir, et pour voyager aussi, dans cette Tunisie tellement fragile et courageuse

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  • Central Park  de Guillaume Musso (Éditions X0) ; 448 pages

    Si vous êtes fan de Musso ne lisez pas cette chronique !

    Il m’arrive de temps en temps d’avoir envie de lire du « jetable » : un roman vraiment facile, vite lu, qui me fait passer un peu de bon temps, et que j’oublierai très vite. Et je trouve Guillaume Musso vraiment fait pour ces moments là, avec ses romans simples, pas trop mal écrits, qui tiennent à peu près la route et vous permettent quelques heures de lecture délassante sans aucune prise de tête. Central Park est le 3eme ou 4eme livre de lui que je lis (et je vous avoue que à part « la fille de papier », j’ai totalement oublié titres et histoires !), mais là Musso m’a déçue, alors même que pourtant, je n’attends pas beaucoup de ses livres.

    Le pitch de départ est intéressant (2 personnes qui se retrouvent menottées ensemble sans se connaitre), la visite de New York somme toute agréable. Mais après…

    Le récit m’a paru très vite tellement  abracadabrantesque  qu’il a perdu tout intérêt : comment croire une minute qu’une femme flic présentée comme plutôt aguerrie puisse se laisser ainsi embarquer dans une histoire pareille ? On se doute bien dès les premières pages qu’il y a un « loup » quelque part ! Quant au final  choisi par l’auteur pour expliquer à la fois le comportement de ses personnages et les différents rebondissements, il  m’a semblé à la fois tellement tarabiscoté et soudain  ( bon sang mais c’est bien sûr !) que j’en ai soupiré : oui je voulais lire un roman facile, sans prise de tête, mais là tout de même il ne faut pas exagérer, j’attends un minimum de recherche et une fin qui ne tombe pas comme ça d’un coup avec un twist qui permet de s’en sortir « d’un seul coup d’un seul ».  

     Les personnages, on en parle ? Ils ont tellement souffert (et moi avec !) que non il ne vaut mieux pas, car là encore vous m’entendriez (façon de parler) soupirer sur leur manque de profondeur réelle.

     Le style ? efficace, calibré, mais à part ça ...

    Bref vous l’avez compris, ce livre n’était pas du tout pour moi, et j’aurais mieux fait de m’abstenir de l’emprunter, si ce n’est à but touristique, car je le dis, j’ai fait une agréable balade dans les rues et les quartiers de Big Apple ! Mais bien sûr, il ne s’agit là que de mon humble avis !

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  • Où la lumière s’effondre  de Guillame Sire  (Éditions Plon) ; 240 pages

    Comme un manque …

    Lecture numérique !

    Merci aux éditions Plon et à Netgalley qui m’ont offert l’opportunité de lire ce roman en avant première.

    Ici il est question d’amitié et d’internet, et des questionnements d’un homme, Robin, qui, lorsque son ami Paul est victime devant lui d’une tentative d’assassinat, doit reprendre le but que celui-ci s’est fixé : détruire internet.

    Internet représente toute un pan de  la vie de Robin: codeur génial, il est l’un de ces geeks au comportement souvent étrange devenus des ultra riches en quelques années. Tout un pan car l’autre pan, c’est Paul qui l’occupe, Paul le meilleur (le seul ?)  ami depuis l’enfance et Paul le collègue de travail. Voilà donc  Robin dans une situation impossible : choisir entre son amitié et sa raison de vivre. Durant les 200 pages du roman, nous allons suivre les doutes, les atermoiements, les aller-retour de Robin, avec toujours ce choix quasi impossible en tête.

    Un choix d’autant plus difficile que  la compréhension des relations humaines n’est pas son point fort, bien au contraire ! Car  en dehors de Paul, dans le fond Robin n’aime pas grand monde ; et sans la technologie d’internet, Robin n’est dans le fond personne, lui qui ne se caractérise lui-même que par sa capacité à coder !

    Avec lui nous allons aussi soulever légèrement le voile sur le microcosme très particulier de ces californiens milliardaires du net, qui se vendent et se revendent à coup de millions de dollars des applis et sites qui n’ont parfois aucune existence réelle. Des milliardaires qui font semblant de s’aimer devant leurs « followers » mais qui se détestent cordialement la plupart du temps.

    Le roman nous aide à nous interroger quant à la réelle importance d’Internet aujourd’hui : une vie sans le net est-elle dorénavant possible ? Que se passerait-il  si du jour au lendemain nous en étions privés ? D’ailleurs, peut-on  réussir à totalement détruire le réseau ?  Et c’est là que le bât blesse d’après moi, car cette réflexion (pourtant vendue dans le 4eme de couv’)  n’est quelque part que superficielle, elle ne va pas assez loin. Certes les éléments purement techniques sont intéressants (détruire les équipements, détruire les accès, supprimer les lignes de code, etc…) mais loin d’être suffisants pour moi à l’alimenter. Certes, on sent bien la volonté de l’auteur de centrer le récit sur les seules conséquences pour son personnage, mais il manque tout de même clairement un véritable élargissement du sujet à l’ensemble de la société.

    Un manque qui a quelque part  gâché mon plaisir, ce qui est franchement dommage, car d’une part le roman est clairement très bien écrit et très agréable à lire, et d’autre part Guillaume Sire a vraiment réussi à nous faire entrer dans la tête de Robin pour nous faire partager sa vision de son entourage et du monde.

    Vous l’avez compris, à l’issue de la lecture je suis partagée ! Si vous recherchez une belle écriture et les récits d’introspection lisez ce roman. Si vous attendez plus de rythme, une histoire plus longue et plus « universelle », laissez le de côté. Mais bien sûr ceci n’est que mon humble avis !   

     

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  • Je sais pas  de Barbara Abel  (Éditions Belfond) ; 304pages

    Lecture numérique (édition non corrigée)  !

    Merci aux éditions Belfond et à Netgalley qui m’ont offert l’opportunité de lire ce roman en avant première.

    Je sais pas est le premier roman de cette auteure que je lis, j’ai donc découvert les 2 en même temps. Et ce fut un vrai coup de cœur : je l’ai tout simplement dévoré en quelques heures, happée par l’histoire, les personnages, l’ambiance de ce thriller qui vous embarque et vous fait douter de la première à la dernière ligne.

    Au départ tout parait simple et somme toute très classique : une sortie scolaire, une petite fille qui disparait.

    Mais peu à peu, chaque personnage se découvre, avec ses failles, ses faiblesses, ses douleurs, ses noirceurs. Emma est-elle une enfant de « conte de fée » : blonde, belle, douce, intelligente, ou bien autre chose, une fillette énigmatique, sans empathie et qui met tout le monde mal à l’aise ? Son père est-il un professeur un peu guindé mais sérieux et aimant, ou bien un homme à la personnalité psychorigide qui le pousse à prendre des décisions froides et inhumaines ? Étienne est-il un ancien voyou assagi devenu un cuisinier reconnu ou bien un homme violent  capable des pires excès ?

    Le récit va nous les dévoiler petit à petit, brique par brique, avec un sens totalement maitrisé du tempo et une cohérence d’ensemble parfaite. Barbara Abel s’amuse à nous faire tomber de fausse piste en fausse piste, de chausse trappe en chausse trappe ; elle lézarde lentement mais surement nos certitudes, en jouant avec les indices qu’elle parsème au long des chapitres. Elle nous fait vivre aussi comme si on y était la lutte de Mylène pour sa survie, avec un sens aigu du détail.

    Le style d’écriture est fluide, très agréable, le vocabulaire simple mais maitrisé et rarement répétitif (ce que je reproche parfois aux écrivains qui privilégient le rythme aux dépens de la langue). Tous deux nous aident à entrer très vite dans le roman et à ne plus le lâcher.

    Avec ce roman,  j’ai le sentiment que Barbara Abel a joué avec moi et de moi, de mes a priori et réflexes de lectrice habituée aux thrillers policiers, pour me mener très exactement là où elle voulait, en me faisant douter, en me faisant croire tout au long du livre que c’était bon, cette fois  j’avais compris… Pour finalement  me rendre compte que non, je n’avais pas tout compris, que j’étais bel et bien tombée dans son piège, que moi non plus je sais pas …  Un vrai tour de force que je ne peux que saluer !

    Vous l’avez compris, je vous recommande vivement ce roman, que je vous incite à lire vite, très vite !

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